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Projet mésanges bleues

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Les mésanges bleues et charbonnières sont des oiseaux communs dans toute l’Europe. Elles n’en sont pas moins fascinantes du point de vue de leur écologie. En 2011, je me suis greffé à un projet de recherche qui étudiait ces oiseaux depuis le milieu des années soixante-dix, débuté sous l’initiative de Jacques Blondel et Philippe Perret, du CNRS de Montpellier.

 

En Corse, comme dans le nord de Montpellier, les mésanges bleues (Cyanistes caeruleus) vivent dans des habitats très contrastés, composés principalement du chêne vert (Quercus ilex) ou du chêne blanc (Quercus pubescens). Les premiers gardent leurs feuilles épineuses, et coriaces en permanence, alors que les seconds les perdent chaque automne et les renouvellent entièrement au printemps. Cette différence crée deux types de forêts plus ou moins riches en biomasses végétales printanières dont dépendent les chenilles. Or, les mésanges nourrissent leurs oisillons principalement de chenilles. L’équipe de Montpellier avait montré l’existence de différences marquées, tant du point de vue génétique que phénotypique, entre les populations parfois voisines de quelques kilomètres. En chêne blanc, les mésanges pondent plus tôt dans la saison, produisent plus d’œufs, mais survivent moins longtemps que leurs voisines vivant en chêne vert. En chêne blanc, la population est plus dense et la compétition plus rude. Les prédateurs sont aussi plus nombreux.  M’intéressant aux liens entre les comportements et les traits d’histoire de vie, j’ai donc proposé à l’équipe de mesurer de nouveaux traits de comportements sur ces oiseaux.

 

Depuis 2011, nous mesurons les tendances à l’exploration, l’agressivité et l’impulsivité des mésanges bleues. Nous avons montré que les mésanges de chênes blancs étaient plus agressives et plus superficielles dans leur exploration que leurs conspécifiques de chêne vert. Ces différences comportementales entre les populations ont une base génétique, se traduisent par des survies différentes. Nous avons également commencé une étude des différences dans la diversité et la composition du microbiote de ces oiseaux en lien avec leur habitat et leurs caractéristiques individuelles.

 

J’ai plus récemment joint un projet dirigé par Anne Charmantier sur les effets de l’urbanisation sur les populations de mésanges charbonnières dans la grande région de Montpellier.

Collaborateurs: Anne Charmantier, Christophe de Franchesci, Claire Doutrelant, Arnaud Grégoire, Steven Kembel, Céline Teplitsky.

 

Étudiantes et étudiants: Chase Carreau (MSc), Hélène Dion-Phenix (PhD), Mathias Gagnon-Barbin (MSc), Megan Thompson (PhD).

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Étude à long terme

Depuis plus de 45 ans, les mésanges sont suivies individuelles tout au long de leur vie. Ces recherches représentent une mine d’informations exceptionnelles pour étudier l’effet des changements de l’environnement sur la faune et la biodiversité.

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Exploration

Nous avons adapté le test de nouvel environnement aux particularités des mésanges bleues. Nous mesurons ainsi les différences interindividuelles d’exploration que nous relions aux variations observées dans les colorations, la morphologie et les traits d’histoire de vie dans les populations.

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Différences entre populations

Nos populations de mésanges bleues occupent deux habitats, dominés par le chêne blanc décidu (Quercus pubescens, à droite sur la photo), ou par le chêne vert sempervirent (Quercus ilex, à gauche sur la photo). Le chêne vert ne renouvelant chaque année que le pourtour de sa couronne foliaire, les chenilles proies de mésanges y sont moins nombreuses.

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